« La contrevente »,
ou comment faire mieux que Hadopi    [ccs]

Le principe de la vente d'un bien de consommation est bien connu (image : une pomme de luxe).    
   
   
Dans le cas d'un fichier, on le met en vente libre pour une certaine somme (mettons 60 €).    
   
   
Mais en fait, ce n'est pas le fichier « lui-même » qui est vendu, juste une copie...    
   
   

...si bien que des pirates peuvent se procurer des copies gratuites du fichier qui est en vente.    
   
   
Et donc saboter complètement le principe de la vente du logiciel.

Il faut donc trouver autre chose.
   
C'est là qu'intervient le principe de la contrevente.    
   
   

La contrevente permet à un créateur de réaliser à coup sûr un certain chiffre d'affaires sur la vente de son fichier, ou bien d'être certain que ce fichier ne sera pas distribué (ni piraté) dans le cas contraire.
   
Voilà comment les choses fonctionnent. Tout d'abord, le créateur dépose son fichier sous clé...    
   
   
Puis il lance un appel d'offres. Les gens s'engagent à le payer le prix du produit une copie quand elle sera releasée (promesses de paiement).    
   
   

Le créateur a auparavant lui-même fixé le chiffre d'affaires qu'il souhaitait atteindre absolument.    
   
   
Tant que les promesses n'atteignent pas le CA escompté, le produit reste sous clé.    
   
   
Aussitôt que le CA est atteint, les paiements sont empochés, et le produit est releasé, distribué à ceux qui avaient fait la promesse de l'acheter.    
   
   

Une fois le produit releasé, il devient gratuit, et chacun peut le copier autant qu'il veut.    
   
   
Il n'est donc plus possible de pirater le produit,

il n'y a plus aucun intérêt à le faire,

et le créateur peut assurer lui-même une rentrée d'argent réaliste récompensant ses efforts.
   
 

FIN





P.S.:  Ce qui précède est le principe général, en pratique il sera nécessaire d'apporter quelques améliorations comme, par exemple, d'assurer aux contre-acheteurs de l'œuvre informatique un service après-vente de meilleure qualité, afin d'encourager les gens à contre-acheter, sans quoi tout le monde se contenterait d'attendre que le produit devienne gratuit...  




Problème : Comment faire pour que ne se crée pas une file d'attente de gens qui « patientent » le temps que le produit devienne gratuit, pendant que les « pigeons » paient ?  

Réponse : Il suffit d'accorder à ceux qui paient un « service supplémentaire », par exemple un service d'assistance au produit, ou encore un service après-vente, ou bien des options supplémentaires, ou encore quelque bonus...  De la sorte, le contre-achat du produit se voit encouragé, et on n'a plus ce phénomène de « pigeonnage » que le novice entrevoit toujours de prime abord mais qui ne résume pas à lui seul toute la nature du processus économique.






D'autres objections : Vous pouvez lire ci-dessous les réponses à d'autres objections que l'on me fait souvent.  Il vous suffit de cliquer sur le cartouche d'une de ces objections, et son texte ainsi que la réponse apparaîtront (cliquez une deuxième fois dessus pour la faire disparaître)...  

[[!] OBJECTION ! —— Les gens veulent acheter immédiatement, pas longtemps à l'avance !]

    
[!]   —— Les gens veulent acheter immédiatement, pas longtemps à l'avance !
On pourrait dire la chose suivante : « Ce système, il est bien beau, mais en fait quand les gens ont besoin de quelque chose, ils veulent pouvoir l'acheter tout de suite, ils ne veulent pas attendre ! »  

« Supposez que vous vouliez acheter du pain chez votre boulanger, il n'y en a pas, est-ce que vous attendez qu'il y en ait, ou bien vous n'allez pas plutôt ailleurs ? »  

Encore dit autrement, cette critique revient à dire que les gens, sous le régime de consommation actuel, veulent « tout, tout de suite ».  C'est sans doute vrai !  Mais tout l'intérêt de ma proposition est
*précisément* de fournir le schéma économique qui permettrait de s'en sortir dans le cadre d'une société qui ne cède pas à la dictature de l'instant...!  

C'est donc une véritable proposition, et son but
est de faire école !   Pour le reste, si on trouve que c'est encore trop idéaliste, il vous suffit de poser que la contrevente est mise en œuvre pour acheter certains types de produits qui échappent, pour des raisons de prestige culturel ou de pratique sociale particulière, à ce diktat de l'immédiat...  

Par exemple, pour ce qui est de vendre des œuvres d'art, ou encore des logiciels utiles (et cela tombe bien, ce sont précisément deux choses qui se présentent sous la forme de fichiers réplicables), on peut parfaitement appliquer le principe d'une vente « médiate ».




[[!] OBJECTION ! —— Au fond, ce système n'a rien de neuf, c'est ce qui se fait déjà !]

    
[!]   —— Au fond, ce système n'a rien de neuf, c'est ce qui se fait déjà !
On m'a déjà dit que c'était le système des « commissions », ou bien, plus vicieux, on m'a dit que toute entreprise produisait une partie de sa marchandise à perte (en connaissance de cause), sachant qu'il y a du vol, et que, en quelque sorte, mon idée revenait à institutionnaliser cela.  

Avec un argument du même tonneau, on pourrait tout aussi bien dire que le travail salarié n'est pas différent des peines de travaux d'intérêt général !  
Un peu de sérieux, enfin !  

On m'a aussi dit que si on « contrevendait » un service supplémentaire en plus du produit que d'autres finiront par avoir gratuitement, cela n'est pas différent au fond de ce qui se fait déjà, puisqu'on a l'habitude de distribuer gratuitement une version
light de tel logiciel, et de faire payer la version complète...  

Que certains présentent les choses sous cet angle n'est guère étonnant, car
toute grande innovation est d'abord minimisée par ses détracteurs.  En réalité, ce que je présente se distingue de toutes ces minimisations ridicules par plusieurs points essentiels, au nombre desquels on a :

1°) la contrevente crée un statut légal pour le type de transaction qui est visé.

2°) la contrevente permet d'accorder le statut de copie libre au produit passé un certain moment.

3°) la contrevente est modulable à plus d'un égard, ce qu'elle ne serait pas si l'idée ne jouissait pas d'une certaine autonomie.


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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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