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promenades en promenades





Il se promenait dans les allées sans fin de l'espace méditatif; admirant les séries de propylées à rebours((??))

    
Un propylée est un vestibule conduisant à un temple grécoromain, et, par extension, une entrée monumentale.  Au pluriel, les propylées sont un édifice à plusieurs portes, orné de colonnes, qui formait l'entrée principale de l'enceinte d'une citadelle, d'un temple (par exemple, de l'Acropole d'Athènes).  

Ici, il est question de propylées à rebours (à moins que ce ne soit « à rebours » qu'on admire les propylées), car l'architecture qu'admire le promeneur est des plus étranges, et propre à engendrer mainte méditation.  


, les cours concentriques, les enchevêtrements d'arceaux divers; projetant les formes complexes de sa propre pensée sur les ramifications architecturales qui le cernaient de toutes parts; et tirant de cette résonance une jouissance indicible, non communicable de ce que matière et forme((??))

    
D'après le penseur Aristote, tout ce qui est (tous les étants) étaient dûs à la rencontre d'une matière (ὕλη, hylé) et d'une forme (μορφή, morphè).  Cette thèse métaphysique a reçu le nom d'hylémorphisme.  

Mais peut-être faut-il ici comprendre l'allusion de manière moins savante ?  Le promeneur « tire de cette résonance une jouissance indicible », et cela est dû à une sorte d'accord entre « la forme » et « la matière »...  


ici concordaient.  

In fine, c'est l'enchevêtrement des formes sensibles((??))

    
Selon George Berkeley, empiriste irlandais du dix-huitième siècle, « Esse est percipi » (« Être c'est être perçu »), autrement dit le monde prétendument objectif est en fait entièrement dans notre tête.  Berkeley affirmait que la seule connaissance que nous avons du monde nous vient, uniquement, par nos sens.  (Ce que les philosophes appellent « les données sensibles », et appelons-les ainsi !)   Il n'est pas possible d'inférer quoi que ce soit au-delà de ces fameuses « données sensibles », disait Berkeley, et surtout pas de conclure à l'existence de substances émettrices qui seraient à l'origine de ce qui nous titille les sens.  

Mais le brave évêque Berkeley ne pensait pas moins que toutes ces données sensibles devaient nécessairement provenir de quelque part, et appela Dieu ce qui était ce quelque part (Dieu est donc quelque part).  Au fond, Berkeley a écrit le scénario du film Matrix (et nous qui pensions que Dieu n'était pas une idée moderne !)  


qui nous guide dans le labyrinthe mental des formes idéelles.  Qu'il soit donc nécessaire de se promener n'est pas niable.  On doit se demander si tout parcours n'est pas prétexte —— ou matière —— à promenade.  Et dans ce cas, ce qu'il y a lieu d'en conclure.  

Une fois de plus, ma conclusion ne conclut pas, de ne pas conclure tout de suite.  Car il faut toujours préserver la part de l'instant.

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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