Bonjour ! Ceci est un des 7 chants du poème intitulé « la Ballade d'Orangina ».
Si certaines expressions vous paraissent trop compliquées, vous pouvez cliquer sur l'icone en forme de point d'interrogation qui se trouve à proximité.
Je vous conseille cependant, pour le confort de la lecture, de commencer par lire le texte en entier, —— et ensuite seulement de cliquer pour éclaircir les points obscurs.
[ ⨷ FERMER CET AVERTISSEMENT ]
La Ballade d'Orangina
1 2 3 4 5 6 7
————————————————————
Chant cinquième
Or il faudrait que je vous dise
Que cette histoire se déroule
En des temps très reculés , viz. ,
À l'époque où toutes les foules
Au roi Pognon se sacrifiaient
Et payaient un tribut barbare
En sang et sueur tuméfiés ,
Où l'on versait au grand Dollar
La vigueur des primes années
De jeunesse et de mouvement,
Où les gens étaient condamnés
À d'indignes émoluments
Pour un boulot des plus précaires,
Pour un état des plus fragiles,
Dans des banlieues où pauvres hères
Subissaient police et vigiles.
C'étaient ces sans-grades sans nombre
Que les puissants administraient
Qui constituaient les armées sombres
Des Coca, des Pepsi, des très
Classieuses multinationales,
Divinement omniprésentes
Et dupliquées dans le canal
Médiatique que la récente
Net Économie induisait,
Celle-là même qui de par
Son naturel instantanné
Permet que plus on accapare.
Or donc, le combat entre les
Sociétés ennemies montait
Les uns contre les autres les
Travailleurs qui tous boulot aient
Dans chaque camp, de quelque marque
Que ce fût, et ce conatus
C'était la Troisième Parque,
La guerre de tous contre tous .
De tous côtés, on fabriquait
Qui des sodas, qui des laitages,
Et nullement ne se souciait
De limiter le gaspillage.
Les concurrents tous concouraient
À produire trois fois autant
Que simplement exigerait
La demande et tous les actants.
Cette gabegie sans limite
Inondait la planète entière,
Et se déversait en prurit
Avec une acuité foncière.
Nul n'échappait à la folie
Du marché sans régulation,
Livré à la mélancolie
De l'ineptie des transactions.
L'objet devenait marchandise
Sitôt sorti de l'usine où
Un robot que le labeur grise
L'avait créé; ensuite tout
Se jouait sur la question-clé
D'évaluer quelle commande
L'item marchand ici bâclé
Satisferait, quelle demande
Et quelle offre il saurait combler.
Tout se réduisait au schéma
Susdit, bref, c'était pour le blé
Qu'on produisait tout cet amas.
On s'étonnera par la suite
Que le globe crevait de ce
Système à tous égards limite,
Mais on n'y pouvait mais, car ceux
Qui percevaient vers quelle abîme
On allait n'avaient pas pouvoir
D'infléchir cela, fût-ce infime,
Avant le grand jour du Grand Soir.
Ainsi donc la Révolution
Suivait de façon souterraine
Le cours de la Révélation,
S'apprêtait à prendre les rênes.
Mais en attendant, il y avait
Toujours ces rixes incertaines,
Ces plages chargées de pavés,
Et ces dérisoires fredaines.
Mais suffit ! Pour l'heure la lutte
N'a rien de final, elle oppose
Deux géants des boissons en butte
Au jeu de la phagocytose.
————————————————————
la ballade d'Orangina - chant premier
la ballade d'Orangina - chant deuxième
la ballade d'Orangina - chant troisième
la ballade d'Orangina - chant quatrième
la ballade d'Orangina - chant cinquième
la ballade d'Orangina - chant sixième
la ballade d'Orangina - chant septième
Colloque des Oisives
[Œuvre d'Escape , 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape , France]. Copyleft : cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org