ne pas se trouver avec l'aimé

Au bout d'une ligne par laquelle nous communiquons, je ressens ta douleur et ton éloignement de ne pas te trouver avec l'aimé.  Je voudrais te faire part de mes fleurs, mais en somme elles sont déjà fanées...  De quoi sinon du soleil trop fort qui ourdit sa chaleur sur la tête des mortels que nous sommes; des mille et une petites trahisons par lesquelles l'homme geint à la surface de la terre; du cours bien sinistre que suit le temps, à redéfinir dans l'esclavage ce qui était autrement la forme humaine; de mainte Question qui s'empare du pauvret chercheur, qui ne veut pas le laisser jouir d'une vie toute simple...  

J'accueille dans la navrance les pluies de tendresses dont tu m'inondes, et je ne sais comment y répondre, prisonnier, non de l'entrelacs de tes bras, mais du Spectre du Temps; et, telle cette espèce particulière à l'inhumaine engeance, le fat, le sot, le cuistre, je ne peux que donner du silence ou de l'épouvante, à bien considérer la manière dont nous sommes pris, l'un et l'autre, en-dehors, déjà, de tout espoir licite...

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