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la représentation de l'opinion





« Dit de l'informaticien ».  ~ Un. —— Avec des simulations de population à la Sim City, on créerait aisément des ensembles d'individus simulés dotés d'un attribut « opinion politique », qui varierait en fonction de leurs autres attributs et aussi de l'histoire du jeu en cours .  On pourrait ainsi rendre compte de la façon dont évolue l'opinion publique, —— et aussi des initiatives qu'elle prend au sein de l'espace de la cité.  

~ Deux . —— Mais dans le cas où certains citoyens cessent de se rattacher à un mouvement politique précis, où ils « sortent de leur programme », par défaut d'information, comment pourrons-nous prévoir ce qu'ils feront ?  N'est-il pas clair qu'un tel modèle, à la Sim City, peinerait à attribuer les conséquences, imprévisibles, du retrait de toute ligne directrice ?

[Escape dit :]
Il est vrai qu'il faudrait se demander si cette manière d'agir est réellement si peu informée que cela, —— donc si imprévisible.  
((!?))

     réel —— Le réel, mot qui vient du latin « res », qui veut dire : « une chose ».   Le mot « res » a donné en français les mots réel et réalité, car ce qui est réel, c'est ce qui correspond à une chose, et la réalité, c'est le domaine des choses (dont on peut parler).  

Le mot « 
res » a aussi donné le mot « rien » !   Le sens premier du mot « rien » était « une chose », un peu comme l'anglais anything.   Ainsi, quand on demande si on a besoin de rien, ou qu'on dit que quelqu'un est rien content, ou qu'on se plaint d'un rien, cela veut dire : « une chose ».  

Ce sens demeure dans la façon moderne de parler, car si on dit qu'on ne veut rien, cela veut effectivement dire qu'« on ne veut une chose », autrement dit, qu'il n'est pas une seule chose qu'on veuille.  

Dans le
Colloque des Oisives, « réel » renvoie au régime des choses qui tapissent l'existence, donc d'une certaine manière c'est bel et bien ce que tout le monde entend usuellement par « réel », mais cela va un peu plus loin, car on veut aussi désigner par là « le monde des choses spécifiquement » (ainsi, une maison ou une voiture sont plus des choses qu'un être humain ou qu'une prière, par exemple).  

De plus, le sens négatif de « réel » qui le relie à « rien » n'est pas non plus absent, et, si l'on sait lire avec
cautèle, on pourra trouver à l'occasion une connotation qui va dans ce sens.


Il est vrai qu'il faudrait se demander si cette manière d'agir est réellement si peu informée que cela, —— donc si imprévisible.  

(Escape)

~ Trois. —— Au final, je trouve révélateur que ce soit la même époque qui soumet la représentation de l'opinion au renseignement & à la simulation, qui fasse l'expérience de mouvements d'opinions entendant se passer de toute représentation & échapper à toute simulation[blah]

    
:) bruno demande qu'on prenne en compte le fait que représenter l'opinion politique sur un seul axe (comme droite-gauche, par exemple) est trop réducteur, car l'opinion n'est en aucun cas quantité unidimensionnelle.  C'est vrai !  Mais relis-moi bien , :) bruno, il n'est nulle part dit ici que l'opinion est une variable à une seule dimension.  Attribuer une opinion à chaque membre d'un groupe ne préjuge nullement de la complexité de cette attribution !  


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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
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