débat sur le droit

Un théurgien

	La théurgie (du grec ancien theos, dieu et ergon, travail) est une forme de magie, qui permettrait à l'homme de communiquer avec les « bons esprits » et d'invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d'atteindre Dieu.  Cette pratique s'oppose à la goétie.   La théurgie a notamment été pratiquée par Apollonius de Tyane, Jamblique, Hypatie d'Alexandrie, Éliphas Lévi, etc.   Le mot théurgien est une création.  Quelqu'un qui pratique la théurgie est un théurge; un « théurgien » est plutôt quelqu'un qui s'imagine que tout est réglé par une autorité supérieure qu'il lui est possible de sonder autant que nécessaire, et qui en fait pour les autres tout un système.

enseignait les foules et plus particulièrement au sujet de la législation de l'univers.  « Que tout soit Loi

	La Loi, c'est la législation à laquelle se soumettent les hommes, c'est aussi l'ensemble des lois de l'univers, les lois physiques et la loi morale (que les Juifs appellent Thora).

, c'est ce dont il n'est pas permis de douter. », disait-il.  « C'est pourquoi l'on doit s'adapter aux décrets cosmiques, pour en tirer la morale qui s'impose.  Car bien et mal appartiennent aux choses en elles-mêmes, et de cette certitude vous pouvez faire le guide de vos actions. »  

Dirac lui répondit par cette anecdote : « Un laboratoire expérimentait autrefois sur les chats de Schrödinger

	La Mécanique Quantique étudie les objets plus petits que l'atome : ces objets sont à la fois des ondes et des particules.  On ne peut pas déterminer de manière précise à la fois leur position et leur vitesse.  Tout se passe comme si l'objet n'était pas localisé en un point, mais se répartissait dans l'ensemble de l'espace.  C'est au moment où on l'observe qu'il « se décide » à apparaître en un point donné.   D'ailleurs, le résultat de la mesure est comme qui dirait aléatoire (= dû au hasard).  Une particule n'a donc pas un état unique objectivement fixé, mais elle est toujours, d'après les postulats de la Mécanique Quantique, dans une « superposition d'états ».  C'est lors d'une mesure qu'elle bascule dans un état unique.   Le physicien Schrödinger voulut montrer à quel point ces données de la Mécanique Quantique heurtaient le bon sens classique.  Pour ce faire, il envisagea une expérience de pensée (= non réelle), où l'on enfermait un chat dans une boîte hermétiquement close, avec un bouteille de gaz toxique, et un dispositif qui libère le gaz de la bouteille pour le cas où un certain photon (= grain de lumière) serait dans un certain état.  Ainsi le photon, qui a une chance sur deux d'être mesuré dans cet état, tuera immanquablement le chat.  Mais, dans le cas où le photon est mesuré dans l'autre état, le chat reste vivant.   On émet donc le photon, et l'on n'ouvre pas la boîte.  Comme, d'après la Mécanique Quantique, le photon était dans l'état superposé |mortel> + |inoffensif>, le chat est donc, après émission du photon, dans l'état superposé |mort> + |vivant>.  Ce n'est qu'au moment où l'on ouvre la boîte pour savoir ce qu'il en est du chat, que ce dernier, qui était à la fois mort et vivant, se décide à être (avec une chance sur deux) ou bien mort, ou bien vivant !

.  Un jour, un des laborantins enferma un collègue dans une des boîtes, l'abandonnant au sort aléatoire de ces félins.  Quand on délivra ce collègue, on trouva qu'il était mort.  Cependant, le laborantin ne fut pas inculpé pour meurtre, car il avait seulement fait passer son collègue dans un état superposé.  Or faire passer dans un état superposé n'est pas tuer.  Du reste, le législateur n'avait pas prévu les états superposés.  Celui qui avait ouvert la boîte fut pendu pour avoir entraîné la mort du sujet par décohérence.  Voilà pourquoi le droit est un système formel incomplet. »  

Le système du droit se construit par à-coups, c'est pour cela qu'il ne convient pas au Grand Silence

	Le « Grand Silence » apparaît à de nombreuses reprises dans le Colloque.

.  Il se rapièce et comble maladroitement des défauts, c'est pour cela que le Grand Silence ne lui convient pas.  Il est l'œuvre d'un démon des lacunes, c'est pourquoi je ne tiens pas à m'en occuper.

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