une aventure de l'Être

Quelqu'un qui discute philosophie dit soudain : « L'être peut se définir comme ce qui reste quand on retire tous les autres prédicats d'un sujet.  Son intérêt ?  S'opposer au non-être ?  Son implication dans l'éventualité d'un axiome philosophique ?  L'omni-préexistence de l'être ? »  

Escape répond : « Si chaque prédicat d'un sujet en était un peu de sa peau, l'être serait-il ce qui reste une fois arrachée toute cette peau ?  Mais alors, il ne reste rien, qu'un squelette décharné, ou alors vraiment rien, comme le bananier dont on a tout ôté...  Cela semble vraiment paradoxal, et en tout cas, on ne voit guère à quoi peut servir un tel « être ».  Êtes-vous sûr que c'est cela, l'être ? »  

Il est étrange de postuler un être omniprésent dont la seule qualité soit de reposer dans les choses, sans rien leur apporter de positif.  Si, pour ma part, je devais donner un Substrat commun à toute la nature, je ferais en sorte que ce Substrat ne soit pas sans puissance.  Et pourquoi ne varierait-il pas étrangement, quoiqu'une approche positive de la philosophie ou des sciences condamne cette évasion ?  

Toi qui veut voir l'Être partout, accorde-lui donc ce qui lui permet de t'aider.  Non pas pour t'en emparer sauvagement, mais juste parce que c'est justice : après tout, cet Être ubiquitaire, n'est-il pas aussi le moteur de tout Devenir ?

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