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➤ Daté du 18 juillet 2007; recopié le 20 mai 2010 :
Si ma belle au temps neuf alanguit d'abandon ⨝
Mon archet et ma voix accordés en complainte ⨝
Sauront sourdre unisson l'accordé cœur sanguin ⨝
Et le rythme anodin du bonheur goutte à goutte ⨝
.C'est mon vœu rien de plus vivre en plein ma déroute ⨝
Dans ce parc où enfants jouent de balle et guidon ⨝
Ma carcasse amoureuse amplifie ses atteintes ⨝
Ralenti désirable à mes yeux dans l'écrin ⨝
Et le sable englouti disparaît en travail ⨝
.Parturiente attendrie tu souffres du corail ⨝
Passe en boucle attitude éreintée du bourdon ⨝
Le printemps se duplique en l'honneur des jacinthes ⨝
La flore une avérée se répand en parfums ⨝
Et l'abeille ou l'humain s'entichant de l'attrape ⨝
.À ton air je pressens le début des agapes ⨝
Que dirai-je à Saturne ébranleur des tachyons
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Les tachyons sont les particules qui remontent le cours du temps, allant plus vite que la vitesse-limite (dans la théorie physique actuelle). Saturne est le dieu du temps, que les Grecs appellent Chronos. Tout comme Poséidon, le dieu des océans, était appelé « ébranleur de la mer », Saturne est ici appelé (c'est un léger jeu de mots) « ébranleur des tachyons ». On veut aussi dire que ce dieu, si l'en est un, a le pouvoir de renverser le cours du temps tel qu'il se précise aux abords du poème. Charles Baudelaire a écrit un poème sur l'Horloge, « dieu sinistre, effrayant, impassible »; je le donne ici :
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Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;
Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
À chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! —— Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi,
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
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⨝ ⨝
À son air belliqueux éventant toute feinte ⨝
Quand pollens et pistils en seront sur leur fin ⨝
Et que l'heur d'être unis même en âme aura fui ⨝
.Autoroute élargie hier demain aujourd'hui ⨝
Les enfants se récrient en récrés et pardons ⨝
Une idole attitrée leur fournit quelque crainte ⨝
C'est l'instant où la soif fait bouger et la faim ⨝
Et l'envie dont se meut le jardin en fusion ⨝
.À vrai dire en ce lieu le bonheur est lésion ⨝
Le cerceau qu'on bouscule on bascule à tâtons ⨝
Là se jouent et se nouent les liaisons qui se teintent ⨝
De couleur carnation ou d'un ton rouge plain ⨝
Et la chaîne immuable agençant les poignets ⨝
.Des enfants s'accouplant en cercles bien soignés
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[Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France]. Copyleft : cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org
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