cette compagnie

La compagnie des amis a lassé mon espoir d'espérance, —— je le dis en redondances, puisse-t-on me le pardonner.  Ils s'assemblaient, je le voyais bien, pour taper la discute sur des questions futiles, à assembler des réponses qu'ils posaient vaguement sur le rebord du monde, mais sans voir plus loin, en fait, que leurs entreprises ou leurs couples.  Et, serai-je assez cruel pour leur en tenir rigueur ?  

N'était-ce toi plutôt qui, à te poser tant de fois la Question et te griller dessus tel un holocauste de toi-même, toi l'officiant et toi la victime, ruisselant des graisses fondues au bon relent qui s'élevait vers les narines olympiennes... n'était-ce toi, moi, donc, je parle de moi, qui n'étais en mesure de rien faire de sensé de ta vie, parce que, du sensé tu n'étais pas, tu n'étais que du censé ?  

Tout un temps passé à se questionner, de la plus horrible façon, un retrait, véritablement, hors de la marche humaine standard, un départ, un exil, au-delà de tout ce qui eût dû être vécu sans ambages...  Un gâchis subtil, peut-être, ou même pas subtil ? Un ratage, un foirage, pour le dire en des termes non ambigus, comme si l'ambigu et son vernis pouvaient encore remettre d'aplomb la vie !  

Oui mais, un temps dévié, oui mais, un questionnement qui se poursuivait, malgré toutes les manœuvres insidieuses d'un Malin qui ne baissait jamais sa garde...  Oui mais, en bout de chaîne, la Vérité qui trône imparable, et le toujours-vivifiant tonitruant gain que d'avoir, oui, on s'en rend compte à ses derniers jours, imparablement servi la Justice...

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