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l'image réfractée





Escape, en proie à Elle, énonce et parle.
Se voir ici ou là —— la belle affaire !  Il est facile de se voir n'importe où à partir du moment où les rayons divergent.  L'optique est un exercice de projection de la personnalité((??))

    
Cette remarque *n'entend pas* nier l'expérience commune, par laquelle l'optique rend compte d'une réalité objective (car c'est bien ainsi que la chose est entendue).  Cependant, elle opère un changement de perspective, dans la mesure où elle suggère une approche subjectiviste d'un processus usuellement tenu pour objectif.  Or, que serait la pensée, s'il n'était donné en elle une bonne capacité au changement de perspective ?  


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Chaque fois que tu vois quelqu'un... c'est toi-même que tu vois.  L'image, refractée, de l'autre, c'est ta propre image, et son acte, ton acte aussi.  Ce qui fait l'unité une de ce monde, dans son insondabilité a posteriori, c'est que chaque image commande toutes les autres, si bien qu'il n'est plus de point d'entrée à ce catalogue, ou que chaque poste-frontière est au centre du tout —— que toutes sont point d'entrée.  

Mais il n'est pas nécessaire de voir dans ce fait total une réalité qui nous condamne.  Si le devenir de chacun est le devenir de tous les autres, cela veut juste dire qu'il est possible de prendre, tout en étant soi-même, abri auprès d'autrui.

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  [Œuvre d'Escape, 1990-2015 (achevée, présentée au monde), auteur initial : Escape, France].  
  Copyleft : cette œuvre est libre, vous pouvez la copier, la diffuser et la modifier selon les termes de la Licence Art Libre http://www.artlibre.org