l'astronome

Celui-là se trouvait souvent sous les étoiles, si peu voyant qu'il fût.  Il savait qu'il fallait user d'un instrument pour pénétrer les lointains : comme souvent en une vie qui ne laisse pas d'autre trace.  Il utilisait cet instrument (le raisonnement) pour graviter autour de telle étoile en pensée, il reconstruisait des mondes à distance.  

Pourtant, il cultivait aussi à côté de cette activité compensatoire une certaine fréquentation de ses congénères, et aussi du plus proche de tous ses congénères et de cette espèce : ce lui-même.  Or, à bien s'interroger sur les étoiles, ce n'était somme toute pas si difficile, heuristiques et méthodes.  À saisir adéquatement les autres, c'était plus délicat.  À se saisir lui-même, et jusques en ce par quoi il pouvait se saisir : c'était une terrible récurrence qui se profilait[⊞].  

À force de se confronter à cette impossibilia, il en était venu à postuler le Paradoxe... non pas comme une facilité qui lui permettait de court-circuiter la difficulté... mais comme l'épice qui entretenait dans sa saveur l'aliment de son appétit.  Ou bien eût-il fallu se soulever du sol en se tirant par les cheveux ?  Il savait qu'un élément supplémentaire était nécessaire : il avait la force de l'admettre en face de tout le reste...

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