une galaxie textuelle

En ce temps-là, l'humanité s'était extraite de la Galaxie Gutemberg, elle avait posé l'espace hypertextuel comme quelque conquête, il est vrai qu'elle s'évertuait à en renouveler les modèles économiques.  Surtout, ce qui devenait manifeste, c'est que la donnée était un ingrédient pour sans cesse de nouvelles cuisines, chacun y allait qui de sa parodie, qui de son recyclage, qui de sa fanfiction, qui de son mash up.  

§.2  Mais en ce temps-là, il traînait encore une antique croyance selon laquelle une idée qu'on avait appartenait d'abord à soi, parce qu'on l'avait « trouvée ».  C'était oublier que l'essentiel de son mérite (certes, il n'est pas petit !) était d'avoir assemblé des éléments auparavant épars, —— d'avoir opéré une jonction là où auparavant les choses étaient encore non reliées...  

§.3  Ainsi, l'humanité jouait à créer —— ou, en tout cas, apprenait à le faire.  Ce que certains faisaient pour un logiciel ou pour un discours, d'autres le faisaient pour un lolcat.  Nous ne devons pas méjuger des tentatives premières.  

§.4  Mais il fallait, par conséquent, disposer d'un moyen juste de rétribuer la création, sans pour autant attenter aux exubérantes potentialités du recyclage de tout par tout...  Escape alors proposait le principe de la contrevente : mais, allait-on l'écouter ?  

§.5  * Question ! *

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