Question absente

Le problème ne se laisse décidemment pas cerner.  Chaque fois que j'essaie d'attraper la Question, celle-ci se défend.  Elle s'échappe et s'écoule hors de mes doigts, ô sable indéfini.  Que la Question ne questionne pas, cela surprend en un sens.  Qu'elle ne se laisse pas questionner, c'est ce qui donne plus d'émoi.  Émoi, émoi, et moi je n'ai rien que ce vide à quoi me raccrocher : lequel ?   l'absence de la Question

	Par « l'absence de la Question », on peut comprendre qu'il n'y a pas de Question, puisqu'elle est absente.  Mais on peut aussi comprendre qu'il y a la Question, et que la Question consiste en une absence.   Noter bien que je dis « il y a la Question », et non « il y a une Question », car la Question se considère avec une attention démesurée, on ne cesse de tendre vers elle, si pour les bienheureux qui soupirent après elle, elle n'est pas obsessive.  Noter donc le Q majuscule de la Question.

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