plus de normalité

Le dépositaire de la Question revenait d'une soirée avec sa cousine.  ²Il était dans l'état de vacuité qui fait suite aux fêtes de ce monde

	« Il était dans l'état de vacuité qui fait suite aux fêtes de ce monde ».  —— D'habitude, vivre un moment festif engendre un certain sentiment de plénitude, alors pourquoi parler de vacuité ?  Oui, mais on ne parle pas du moment festif lui-même, mais du moment qui le suit.  Après un moment particulier plein, comme par exemple une célébration ou un spectacle, l'esprit peut ressentir la vie ordinaire comme quelque chose d'un peu moins plein, d'un peu moins « réel ».  D'autre part, en employant le terme de « vacuité », ce n'est pas nécessairement le vide qui est pointé, mais tout l'espace de la pure potentialité.  Les fêtes de ce monde nous révèlent à nous-mêmes, à trois reprises : et d'une, quand on se prépare à la fête, et de deux, quand la fête bat son plein, et de trois, quand elle est terminée.  Or le dernier état, lorsqu'il est atteint avec soin, représente un progrès par rapport à l'état qui précédait l'entraînement au processus.  Voici pourquoi la vacuité est ce qui réalise, et voici pourquoi elle est aimable.

(ou, aussi bien, aux fêtes tout court, ce monde étant le monde).  ³« Elle est là, prête à s'emparer de moi.  ⁴Qu'y puis-je ?  ⁵C'est mon désir d'aller jusqu'au terme. »  ⁶Concernant la Question, il n'y a pas moyen de s'en défaire.  ⁷Il faudrait la dire, s'il était dit que le fin mot du monde est de se répéter dans une histoire.  ⁸Mais comment la dire ?  ⁹L'aborder seulement par le bord, ne serait-ce pas lui donner le droit d'exister ?  ¹⁰N'est-ce pas précisément la chose à éviter ?  ¹¹Dire ce que la Question a de normal, c'est déjà être dans l'anormalité.

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