la tirade du Concepteur

L'exemplaire du vivant alla voir le Concepteur pour l'interroger sur la nature propre de son programme intime.  ²Le Concepteur se trouvait incapable de répondre sur la question des finalités.  ³Ce n'est pas qu'il manquait d'éléments; mais les éléments se présentaient en foule à lui, et aucun d'eux ne savait prendre le pas sur les autres.  

⁴Pour finir, le Concepteur dit : « ⁵Vous, exemplaire du vivant, m'interrogez sur le programme qui vous est propre, mais il ne s'agit pas de se conformer à un programme, car, à supposer que votre programme soit de ne se conformer à aucun programme, alors vous ne réussirez qu'en échouant, et en échouant vous réussirez, ce qui est une morne plaine.  ⁶Vous devez ne penser qu'à vous et votre orde

	« Ord » est un adjectif datant du Moyen Âge, signifiant « sale » (répugnant).  La racine de ce mot a survécu dans le mot plus moderne « ordure ».  Ici, ce que signifie l'adjectif est que la « réalisation » (c'est-à-dire, la manière de se réaliser) de l'exemplaire du vivant a quelque chose de désagréable, du fait peut-être qu'elle est trop automatique, à moins que ce ne soit parce qu'elle est trop insistante, ou encore, pour une autre raison (que c'est au lecteur de chercher).

réalisation.  ⁷Tenir à être ceci plutôt que cela, il n'y a rien de plus zézé, mais vous valez bien mieux que cela

	« Zézé » traduit le sens du mot « aisé » en y ajoutant une nuance d'infantilisme.  « Rien de plus zézé » et « rien de plus aisé » se prononcent en effet de la même manière, du fait de la liaison entre le mot « plus » et le mot « aisé », à l'oral.  D'où la possibilité du jeu de mots.

.  ⁸Plutôt que d'être ceci ou cela en particulier, soyez vous-même, ce qui est bien plus difficile. »  

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